Gard-Lozère

Un management déconnecté, une hiérarchie immobile

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Il est des silences plus lourds que les mots. Celui de la direction territoriale du Gard-Lozère face à la souffrance des agents de l’unité des Arènes en fait partie.

Depuis des mois, les professionnels alertent sur leurs conditions de travail et leur santé. Leur constat est unanime : un management dans l’agir, incohérent, voire déraisonné, sans vision, où l’ingérence de la RUE brouille les repères et place les agents en porte-à-faux, vis- à-vis des familles, des partenaires, et de leur propre posture professionnelle.
La CGT PJJ a saisi la DTPJJ Gard-Lozère, d’abord en CSA, lors d’entretiens individuels puis en bilatérale de dialogue social le 24 juillet. Nous avons demandé l’ouverture d’un contrôle de dysfonctionnement, afin de mettre en lumière ces dérives managériales qui s’inscrivent dans une ligne hiérarchique tout aussi déconnante, mais l’absence de réponse institutionnelle et les méthodes de culpabilisation, laissent les agents dans la souffrance et l’isolement.

Face à cet immobilisme, les professionnels ont dû se tourner vers la médecine du travail afin que soit enfin reconnue leur détresse. De son côté, la Direction Territoriale, censée garantir la santé et la sécurité des personnels, reste fidèle à une méthode bien connue : la gestion par le pourrissement. La CGT PJJ dénonce une chaîne hiérarchique qui se protège elle-même, au détriment des équipes, et un système où la responsabilité individuelle s’efface derrière le corporatisme administratif.

UNE CHARGE DE TRAVAIL EXPLOSIVE

À cette dérive managériale s’ajoute une explosion sans précédent de la charge de travail. Le
nombre de recueils de renseignements socio-éducatifs (RRSE) s’est envolé :
Année - Nombre de RRSE
* 2022 - 448
* 2023 - 468
* 2024 - 672
* 2025 - (au 1er septembre) 668

Cette inflation de l’activité PEAT rend désormais impossible le suivi éducatif en milieu ouvert dans des conditions acceptables. Les professionnels n’ont plus les moyens matériels ni humains pour garantir un accompagnement digne de ce nom. Résultat : une rupture d’équité entre les jeunes suivis par l’unité des Arènes et ceux d’autres UEMO. Une situation intenable, connue de l’administration, mais ignorée au prix de la santé des agents.

IL FAUT AGIR : MAINTENANT

La CGT PJJ exige :
• Le recrutement immédiat d’un éducateur supplémentaire pour absorber la surcharge de travail.
• Le lancement d’un contrôle de dysfonctionnement sur le management et l’organisation de l’unité.
• une nouvelle fois un bilan de l’organisation de la PEAT depuis 2019.
• Un CSA FS sur la situation dans les meilleurs délais.

Ce qui se joue, ici, dépasse un simple différend hiérarchique. Il s’agit de préserver la santé, la dignité, l’expertise des professionnels, et de garantir aux jeunes un accompagnement éducatif équitable, cohérent et de qualité.
L’unité des Arènes ne peut pas devenir un lieu d’épuisement ni un terrain d’abandon. Cette situation n’est que le fruit d’une politique territoriale verticale et indifférente aux conditions de travail de ses agents. Les différents artifices pour tenter de sauver les apparences de cette dégradation ne sont plus crédibles. La CGT PJJ ne laissera pas le silence couvrir la souffrance.

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